Depuis quelques semaines, le monde de la santé en France est en alerte. En effet, il se pourrait que l’usine de production de Doliprane soit vendue à un fonds d’investissement américain, ce qui entraînerait le transfert de l’un des joyaux français outre-Atlantique.
La seule lueur d’espoir dans cette situation est que l’usine de production resterait en France. Cependant, de nombreux acteurs politiques redoutent que la France ne soit désavantagée. Certains, comme le député LR Philippe Juvin, vont jusqu’à évoquer un risque de pénurie. En effet, en cas de besoin, la priorité sera naturellement donnée aux États-Unis par le potentiel nouveau propriétaire.
La question de la souveraineté sanitaire, quelques années seulement après la crise provoquée par le COVID-19, se pose donc. Les employés du site Opella, la marque Sanofi qui commercialise Doliprane, redoutent également pour les emplois des 250 personnes qui y travaillent. Les ministres Marc Ferracci et Antoine Armand se sont d’ailleurs rendus à Lisieux pour rencontrer les équipes concernées.
Pour Philippe Juvin, cette vente est une cession industrielle tout à fait banale. Cependant, il ressent une profonde déception de voir l’un des fleurons pharmaceutiques français être cédé à un investisseur étranger. Il souligne que la molécule principale de ce traitement est produite en Asie et que le Doliprane est distribué dans le monde entier.
Mais pourquoi vouloir vendre une entreprise française à un groupe étranger qui, tout en poursuivant les mêmes activités de la même manière, privilégiera probablement d’autres intérêts que ceux de la France ? À l’avenir, les pharmacies pourraient donc être contraintes de gérer leurs stocks de manière plus prudente.