À l’approche des fêtes de fin d’année, une nouvelle solution de prévention contre la soumission chimique, baptisée Check Your Drink (CYD), est désormais disponible dans les pharmacies françaises, avant une éventuelle expansion dans le reste de l’Union européenne et au-delà. Ce dispositif se présente sous la forme de bandelettes capables de détecter la présence de substances psychoactives telles que le GHB, la MDMA ou la kétamine dans les boissons.
Contrairement à d’autres tests similaires, CYD se distingue par sa capacité à identifier plus de 600 molécules différentes en changeant de couleur en une minute en présence de drogues. Commercialisé depuis 2014 au Royaume-Uni, il est désormais accessible dans plusieurs pays et est vendu à un prix abordable de 8,90 euros pour cinq bandelettes, offrant ainsi une option de prévention efficace.
Cependant, malgré ses avantages, ce test présente certaines limites importantes à prendre en compte. Il ne peut pas détecter les benzodiazépines, des tranquillisants couramment utilisés dans la soumission chimique, dont la présence ne peut être confirmée que par des analyses sanguines ou urinaires. De plus, il est important de noter que la soumission chimique ne se limite pas aux environnements festifs et peut impliquer des individus proches de la victime.
Certaines réserves sont également exprimées par les pharmaciens quant à l’efficacité pratique de ce dispositif. Selon Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, il serait théoriquement nécessaire de tester sa boisson à chaque gorgée pour une protection optimale, ce qui s’avère difficilement réalisable dans la pratique. Malgré ces limites, l’introduction de CYD est considérée comme un premier pas dans la bonne direction.
En dépit du fait que PharmaVie indique que plus d’une centaine de pharmaciens ont déjà commandé ces tests, il reste à démontrer leur réelle utilité sur le terrain. Bien que ce dispositif réponde à une préoccupation légitime des jeunes, en particulier des parents, il ne peut constituer qu’un élément parmi d’autres d’une stratégie globale de prévention contre la soumission chimique. L’éducation, l’anticipation et l’information demeurent des outils essentiels que les autorités peuvent déployer pour réduire considérablement les risques liés à ce phénomène.