Politique

Les Etats-Unis négocient avec les pays Ouest-Africains suite au retrait du Niger

Les Etats-Unis négocient avec les pays Ouest-Africains suite au retrait du Niger

Le Niger a récemment demandé le départ des forces américaines de son territoire à la suite du coup d’État de juillet dernier. Cette demande a abouti au retrait de plus de 1 000 soldats américains, mettant ainsi fin à une présence massive qui incluait une base de drones majeure à Agadez, établie pour environ 100 millions de dollars. Ce retrait a été négocié par Kurt Campbell, haut responsable du département d’État américain, lors d’une réunion à Washington avec le Premier ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine. Cette décision marque un tournant significatif, surtout avec le rapprochement du Niger avec la Russie, un mouvement également observé chez d’autres pays de la région comme le Mali et le Burkina Faso.

Les États-Unis, préoccupés par l’influence croissante de la Russie dans la région, voient leur stratégie de sécurité au Sahel se fragiliser. Le Niger a remis en cause un accord de coopération militaire de 2012, considéré comme ayant été imposé unilatéralement par Washington. Ce retrait, bien que négocié, a été entaché de tensions car les États-Unis ont initialement opté pour le dialogue plutôt que de condamner rapidement le coup d’État, contrairement à la France.

Lire aussi :   Mariam Talata représentera le Bénin en Corée du Sud pour un sommet crucial

À la recherche de nouveaux alliés, les États-Unis envisagent de renforcer leurs partenariats existants en Afrique de l’Ouest. Cependant, aucun plan concret pour une nouvelle base militaire d’envergure similaire à celle du Niger n’a encore été annoncé malgré des discussions avec des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Le contexte politique instable en Afrique de l’Ouest, marqué par huit coups d’État en quatre ans, complique les efforts des États-Unis.

Ce repositionnement stratégique américain en Afrique de l’Ouest nécessite une adaptation aux évolutions politiques de la région, où les régimes militaires sont de plus en plus réticents à collaborer avec les puissances occidentales. Le rapprochement de certains de ces régimes avec la Russie constitue un défi supplémentaire pour Washington en raison de la législation américaine interdisant le soutien militaire aux gouvernements issus de coups d’État.

Pour maintenir une présence efficace contre les menaces transnationales tout en évitant des constructions militaires coûteuses ou des engagements politiquement sensibles, la stratégie américaine en Afrique de l’Ouest devra être à la fois flexible et innovante. Les prochaines actions de Washington dans la région pourraient redéfinir son engagement militaire dans une région en pleine mutation.

Lire aussi :   Zéphirin Kindjanhoundé élu Coordinateur du Conseil économique et social dans le Zou

Leave a Comment