Le sport est un moyen puissant de promouvoir l’identité nationale et de renforcer les liens internationaux. C’est dans cette perspective que nous devons analyser la participation africaine aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Avec plus de 1 000 athlètes en compétition et l’objectif ambitieux de remporter 50 médailles fixé par Mustapha BERRAF, président de l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA), le bilan africain est mitigé. Le continent n’a obtenu que 39 médailles, dont 13 en or, soit deux de plus qu’à Tokyo en 2021, des résultats en deçà des attentes. Malgré tout, certains athlètes africains se sont distingués. Au Kenya, Faith KIPYEGON a remporté l’or au 1500 mètres féminin, Béatrice CHEBET a triomphé aux 5000 et 10 000 mètres, et Emmanuel WANYONYI a remporté le 800 mètres.
En dépit de la déception d’Eliud KIPCHOGE, le Kenya a continué à se démarquer avec d’autres médailles notables. L’Afrique du Sud s’est également illustrée grâce à la nageuse Tatjana SCHOENMAKER, qui a décroché l’or au 100 mètres brasse et l’argent au 200 mètres brasse. L’Algérie a également connu un succès notable avec deux médailles d’or, remportées par Kaylia NEMOUR et Imane KHELIF. Le Botswana a également impressionné avec Letsile TEBOGO remportant l’or au 200 mètres.
Le Maroc a contribué au succès africain avec Soufiane EL BAKKALI, vainqueur du 3000 mètres steeplechase, et l’équipe de football masculine, médaillée de bronze. Ces performances montrent la montée en puissance des athlètes africains sur la scène mondiale, illustrant une présence significative aux Jeux de Paris 2024. Cependant, ce bilan, malgré des réussites individuelles et collectives, doit encourager une réflexion sur les politiques sportives des pays africains.
Il est crucial que les pays africains élaborent et mettent en œuvre des politiques sportives à long terme. L’investissement dans une variété de disciplines sportives, en plus du football, peut révéler et développer des talents cachés, positionnant ainsi les pays africains pour des succès futurs sur la scène internationale. Il est temps de rompre avec les cycles de changements incessants dans les ministères des sports et de se concentrer sur la formation des athlètes.
Il est essentiel d’arrêter le comportement des ministres des sports en mécènes ou en figures de spectacle, et de se concentrer sur le développement sportif à long terme. La détection précoce des talents parmi la jeunesse africaine doit devenir une priorité, soutenue par une collaboration entre les pays du continent et les académies sportives. En investissant dans une variété de sports, les pays africains peuvent améliorer la qualité de vie de leurs citoyens et renforcer leur présence sur la scène mondiale. C’est maintenant que l’avenir sportif se construit, et il est essentiel d’agir ensemble. Vive le sport!
Elfried DEGBOE