Trois des cinq individus de nationalité nigérienne appréhendés au Bénin pour avoir pénétré illégalement sur le site du Pipeline de Sèmè-Kpodji ont été placés en détention provisoire. C’est ce qui a été décidé lors de leur comparution devant le Procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) le jeudi 13 juin 2024. Parmi les personnes incriminées se trouve la Directrice adjointe. Deux autres individus sont poursuivis pour détention de faux badges, tandis que les deux derniers ont été remis en liberté. Leur procès dans le cadre de cette affaire est prévu pour le lundi 17 juin prochain.
Ces individus ont été présentés au procureur après une prolongation de leur garde à vue et ont bénéficié de la défense d’un avocat béninois. Ils étaient tous soupçonnés d’être des agents nigériens travaillant pour le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Suite à cette annonce, les réactions ont été nombreuses au Bénin et au Niger. Alors que certains accusent le Bénin d’aggraver la situation en arrêtant ces ressortissants nigériens, les autorités béninoises sont restées calmes.
À Niamey, la société civile prévoit une mobilisation importante pour soutenir le CNSP dans cette affaire. En réponse à l’arrestation de ses citoyens, le Niger a exhorté la Chine à assumer ses responsabilités. Selon un communiqué du gouvernement nigérien, « Il appartient à la République Populaire de Chine, partenaire stratégique dans l’exploitation du pétrole nigérien, d’assumer ses responsabilités en respectant clairement toutes les clauses contractuelles ».
Les autorités nigériennes ont directement accusé le président Patrice Talon d’être à l’origine de ces événements. Elles ont déclaré que le président Talon « manœuvre en terrain découvert, ignorant les impératifs de sécurité nationale du Niger, gardant le silence sur les bases hébergeant des forces françaises subversives de déstabilisation installées au Bénin le long de notre frontière commune, bases à partir desquelles de véritables terroristes formés et équipés par des puissances étrangères mènent des attaques meurtrières contre nos forces de défense et de sécurité ainsi que nos populations civiles ».