L’Algérie fait face à des défis majeurs liés au stress hydrique et à la rareté des précipitations. Pour répondre à ces enjeux, le pays a lancé un programme ambitieux en investissant massivement dans le dessalement de l’eau de mer. Actuellement, l’Algérie compte 14 stations de dessalement, capables de produire 2,3 millions de mètres cubes d’eau par jour, avec cinq nouvelles stations en construction.
Ces nouvelles installations, une fois opérationnelles, permettront d’augmenter encore davantage la capacité de production d’eau potable. De plus, à partir de 2025, six autres stations de dessalement seront ajoutées au réseau, chacune ayant une capacité de production de 300 000 mètres cubes par jour. Cela permettra de couvrir environ 60 % des besoins en eau potable des régions côtières, avec une extension prévue vers le sud sur une distance de 150 km.
Cependant, le coût élevé du dessalement reste un défi majeur. Les grandes stations, produisant plus de 100 000 mètres cubes par jour, engendrent des coûts de production importants, estimés à 22 millions de dollars par an par station. Malgré ces dépenses, le potentiel économique du dessalement est significatif, avec la capacité de générer des revenus substantiels grâce à la production de chlorure de sodium.
Lors d’une récente réunion parlementaire, des experts ont souligné l’importance de diversifier les sources d’énergie utilisées dans le dessalement. Le recours aux énergies renouvelables telles que le solaire et l’hydrogène vert pourrait contribuer à réduire les coûts énergétiques. De plus, la production locale d’équipements de dessalement et la création d’une usine de fabrication de membranes d’osmose inverse sont des priorités pour renforcer l’autosuffisance du secteur.
Mouloud Hachlaf, assistant du PDG de l’Algerian Energy Company, a souligné l’importance des entreprises nationales dans la construction des nouvelles stations de dessalement, qui sont réalisées dans des délais plus courts que celles réalisées par des partenaires étrangers. Cette approche vise à renforcer la souveraineté du pays dans le domaine du dessalement de l’eau.
En somme, l’Algérie s’engage dans une démarche proactive pour garantir l’accès à une ressource vitale comme l’eau, en misant sur le dessalement et l’innovation pour relever les défis actuels et futurs liés à l’eau.