L’Algérie redouble d’efforts pour faire face à la pénurie de lait qui sévit dans le pays depuis plusieurs années, en investissant dans de nouvelles infrastructures de production laitière. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a récemment annoncé un plan ambitieux visant à augmenter l’autosuffisance nationale en matière de lait, avec l’inauguration de deux usines en novembre et la perspective d’une troisième usine de grande envergure d’ici 2025.
Les wilayas de Bouira et de Bordj Badji Mokhtar se préparent à accueillir deux nouvelles installations laitières qui démarreront leurs activités dès le mois de novembre. La laiterie publique de Bouira, avec une capacité quotidienne impressionnante de 250 000 litres, ouvrira ses portes le 17 novembre, tandis que la laiterie privée de Bordj Badji Mokhtar, plus modeste mais significative, débutera sa production le 1er novembre avec une capacité journalière de 11 200 litres. Ces nouvelles unités de production constituent une avancée majeure pour améliorer l’approvisionnement en lait sur les marchés locaux, en particulier dans les zones en forte demande.
En février 2025, l’Algérie franchira une nouvelle étape avec l’ouverture de la laiterie de Rouiba, à Alger. Implantée sur un terrain de quatre hectares, cette infrastructure a été conçue pour répondre aux besoins d’une métropole en pleine expansion. Avec une capacité de production estimée à un million de litres par jour, cette laiterie jouera un rôle clé dans le plan national visant l’autosuffisance en lait. Ce projet témoigne de l’engagement à long terme du gouvernement et promet de réduire la dépendance de l’Algérie aux importations de produits laitiers, tout en assurant un approvisionnement continu pour les ménages algériens.
Face aux pénuries récurrentes de lait, le ministère de l’Agriculture a mis en place une stratégie globale qui inclut non seulement la construction de nouvelles usines, mais aussi la restructuration du réseau de distribution du lait subventionné. En Algérie, ce réseau compte 127 laiteries, dont 15 sont gérées publiquement. Cette réorganisation vise à optimiser la distribution des produits laitiers afin de réduire les ruptures d’approvisionnement dans les zones les plus touchées. Les nouvelles usines, en complément de cette restructuration, joueront un rôle décisif pour stabiliser l’offre de lait à l’échelle nationale.
L’initiative de mettre en place ces nouvelles usines et de revoir le réseau de distribution illustre la volonté de l’Algérie de renforcer sa souveraineté alimentaire. En investissant dans des capacités de production locales, le gouvernement espère progressivement réduire les importations de lait en poudre et soutenir le développement de la filière laitière nationale. Si cette ambition se concrétise, elle pourrait marquer un tournant dans la capacité du pays à répondre à ses besoins alimentaires de manière autonome et durable.