Le Mali, troisième producteur d’or en Afrique, affiche de nouvelles ambitions pour tirer pleinement parti de son potentiel aurifère. Au cœur de cette stratégie se trouve une volonté accrue de transformation locale des ressources, ambition soutenue par un rapprochement stratégique avec la Russie. Le partenariat entre Bamako et Moscou, au-delà de la coopération politique et sécuritaire, s’étend désormais aux secteurs économiques. En plus des accords sur l’énergie et l’agriculture, la collaboration entre les deux nations s’intensifie dans le domaine de l’exploitation et de la transformation des ressources naturelles, en particulier de l’or.
La coopération entre le Mali et la Russie, déjà visible dans les domaines de la sécurité et de l’énergie, prend une nouvelle dimension avec l’appui économique dans les ressources minières et agricoles. Lundi 28 octobre 2024, la présidence malienne a officialisé la prochaine étape de cette alliance en annonçant la construction d’une raffinerie d’or et d’une usine de transformation de coton au Mali par le groupe russe Yadran. Cet engagement a été confirmé lors d’une rencontre entre le général Assimi Goïta, président de la Transition malienne, et une délégation russe conduite par Irek Salikhov, président du conseil d’administration de Yadran Group.
Pour le pays d’Afrique de l’Ouest, la construction d’une raffinerie d’or vise à renforcer sa chaîne de valeur dans l’industrie minière. Actuellement, l’essentiel de la production d’or malienne est exporté sous forme brute, limitant ainsi les bénéfices pour l’économie locale. En développant des infrastructures de transformation, le pays pourra non seulement ajouter de la valeur à ses exportations, mais aussi améliorer la transparence et les standards dans la commercialisation de son or. En parallèle, le Mali compte également renforcer sa production de coton grâce à une usine de transformation locale, qui permettra de diversifier son économie et de développer un secteur textile national, réduisant ainsi sa dépendance aux exportations de matières premières brutes.
Le groupe Yadran, acteur clé de l’industrie minière et manufacturière en Russie, apporte son expertise dans la gestion des ressources naturelles et la construction d’infrastructures de transformation. Pour Moscou, ce partenariat avec le Mali représente une opportunité stratégique d’étendre son influence économique en Afrique de l’Ouest. En parallèle, le Mali bénéficie d’un accès privilégié à des investissements russes dans des domaines stratégiques.
Pour le Mali, qui est en quête de diversification économique et de souveraineté dans la gestion de ses ressources naturelles, cette initiative marque une avancée décisive. L’installation d’une raffinerie permettra de transformer localement une partie de la production aurifère, tout en augmentant les recettes publiques et les retombées pour les communautés locales. À terme, cette transformation locale pourrait aussi stimuler l’emploi et les compétences dans le secteur industriel malien.
La coopération entre le Mali et la Russie, portée par des intérêts communs et un soutien diplomatique fort, pourrait bien redéfinir le paysage économique malien. Au-delà de l’or et du coton, ce partenariat laisse entrevoir des possibilités plus larges, notamment dans les infrastructures, les technologies et la formation. En s’appuyant sur l’appui russe pour le développement de ses ressources naturelles, le Mali fait un pas vers un avenir où son potentiel minier et agricole pourrait devenir un véritable moteur de croissance.