Les Coupes du monde de football sont connues pour générer des retombées financières considérables à chaque édition. Le Qatar a investi près de 200 milliards de dollars dans les infrastructures pour le Mondial 2022, engendrant 17 milliards de dollars d’impact économique direct pendant le tournoi. En 2010, l’Afrique du Sud a enregistré une augmentation de 0,5% de son PIB grâce aux 3,6 milliards de dollars de retombées économiques, tandis que le Brésil a bénéficié de 11,6 milliards de dollars de bénéfices en 2014.
L’organisation de la Coupe du monde 2030 par le Maroc, en collaboration avec l’Espagne et le Portugal, promet des retombées économiques majeures pour l’économie marocaine. Le secteur touristique prévoit d’accueillir plus d’1,5 million de visiteurs supplémentaires durant la compétition, générant entre 2 et 3 milliards de dollars de recettes. Les hôtels anticipent des taux d’occupation exceptionnels, et la restauration, les transports et le commerce devraient vivre une effervescence sans précédent. Les revenus issus des droits télévisuels et du parrainage publicitaire pourraient atteindre 3 milliards de dollars, insufflant une nouvelle dynamique à l’économie nationale, avec une augmentation du PIB estimée entre 0,5% et 1% annuellement, soit une progression de 3 à 4 milliards de dollars.
Le Maroc investit massivement dans la modernisation de ses infrastructures en prévision de l’événement. Entre 3 et 5 milliards de dollars seront consacrés aux infrastructures sportives, y compris la construction et la rénovation de stades aux normes internationales. L’extension du TGV Al Boraq entre Casablanca et Agadir, estimée à 5 milliards de dollars, est un projet phare. Le secteur hospitalier bénéficiera également d’une enveloppe de 2 milliards de dollars pour la construction d’établissements modernes, tandis que 1,5 milliard sera alloué au développement du réseau routier et des transports publics, créant ainsi entre 50 000 et 80 000 nouveaux emplois.
Au-delà des retombées économiques, le Mondial 2030 laissera un héritage durable sur le tissu social marocain. Les infrastructures développées amélioreront la qualité de vie des citoyens, et les équipements sportifs généreront des revenus annuels estimés à plus de 100 millions de dollars après la compétition. L’événement catalysera également la formation professionnelle dans divers domaines, renforçant l’employabilité des jeunes Marocains. Cependant, la réussite de ce projet ambitieux nécessite de relever plusieurs défis cruciaux, tels que l’optimisation du modèle économique des installations, la gestion efficace de la dette et l’accélération de la transformation numérique du pays face à des partenaires européens aguerris comme l’Espagne et le Portugal.