Vincent Bolloré, une figure emblématique du monde des affaires françaises, est à la tête d’un empire industriel et médiatique qui s’étend bien au-delà des frontières de la France, notamment en Afrique où il a développé d’importantes infrastructures portuaires et logistiques. Cependant, son parcours sur ce continent est entaché de controverses, avec des accusations d’obtention frauduleuse de concessions portuaires, jetant une ombre sur sa réputation et mêlant affaires et politique dans des contextes souvent opaques.
Selon des informations récentes, le Parquet national financier (PNF) a demandé le renvoi en procès de Vincent Bolloré pour des accusations de corruption liées à l’attribution des gestions des ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée. Les investigations, débutées en 2013, mettent en lumière l’utilisation par le groupe Bolloré des services de conseil politique de sa filiale Euro RSCG pour influencer les décisions portuaires lors des élections présidentielles de 2010 dans ces pays.
En 2021, une tentative de clôture de l’affaire par une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) a été rejetée par le tribunal, malgré la reconnaissance des faits par Bolloré et ses coaccusés ainsi que l’acceptation d’une amende. Cette décision a été contestée en cassation par Bolloré, arguant d’une atteinte à sa présomption d’innocence. Néanmoins, la plus haute juridiction a confirmé la validité de la procédure, ouvrant la voie à un potentiel procès pénal.
Les avocats de Bolloré ont annoncé leur intention de demander un non-lieu, critiquant le dossier comme étant vide sur le plan juridique et marqué par des erreurs procédurales compromettant, selon eux, la possibilité d’un jugement impartial. La décision de renvoyer ou non l’affaire en procès repose désormais entre les mains du juge d’instruction financier Serge Tournaire. Pendant ce temps, le dossier continue de susciter des débats animés sur les pratiques des multinationales françaises en Afrique.