L’Algérie devrait bientôt franchir une étape importante dans le domaine du dessalement de l’eau de mer grâce à une initiative novatrice. Lors d’une récente réunion de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé la future production locale de membranes semi-perméables essentielles pour les installations de dessalement.
Au début de l’année, un protocole d’accord a été signé entre la Société Algérienne de l’Énergie et le groupe allemand PEL, spécialisé dans la fabrication de membranes. Cet accord vise à établir une production locale de ces membranes en Algérie, ce qui permettra de réduire les coûts d’importation, de revitaliser l’industrie nationale et de créer de nouvelles opportunités d’emploi.
Le ministre Mohamed Arkab a également mentionné que la société algérienne d’énergie AEC, filiale de Sonatrach, est en pourparlers avec plusieurs entreprises internationales spécialisées dans la fabrication d’équipements pour les usines de dessalement. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale visant à intégrer les technologies et méthodes de dessalement les plus récentes, en mettant l’accent sur l’utilisation de l’énergie solaire pour remplacer les sources d’énergie traditionnelles.
L’objectif à long terme est d’assurer la sécurité hydrique du pays. La stratégie nationale de dessalement vise à couvrir 60% des besoins en eau potable d’ici 2030, contre 18% actuellement. Le programme en cours comprend déjà 14 usines de dessalement opérationnelles produisant 2,3 millions de mètres cubes d’eau par jour. Au premier trimestre de 2024, la production d’eau dessalée a augmenté de 13%, atteignant 170 millions de mètres cubes comparativement aux 150 millions de mètres cubes produits à la même période en 2023.
De plus, un programme complémentaire prévoit la construction de cinq nouvelles usines de dessalement dans plusieurs wilayas, avec une capacité totale de 1,5 million de mètres cubes par jour. Ces nouvelles installations devraient couvrir 42% des besoins en eau potable à partir de 2025. Actuellement, le taux de réalisation de ces projets dépasse les 65% et ils sont principalement menés par des entreprises publiques nationales affiliées à Sonatrach.