La controverse sur les salaires des hauts fonctionnaires
La publication des salaires des directeurs de cabinet et leurs adjoints, ainsi que des secrétaires généraux et leurs adjoints ce début Février 2018, continue de susciter une vive polémique au sein de l’opinion publique béninoise. En réponse à cette divulgation, Michel Adjaka, président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), a posé huit questions au gouvernement, cherchant à comprendre les raisons derrière ces rémunérations particulièrement élevées comme l’a constaté benintimes.info.
Les Béninois ont été nombreux à exprimer leur surprise et leur mécontentement à la suite de la révélation des salaires de ces hauts fonctionnaires. Michel Adjaka, partageant cette stupeur collective, s’est adressé directement au gouvernement du Président Patrice Talon. Dans une lettre ouverte, il demande des éclaircissements sur ce qu’il perçoit comme une contradiction flagrante : d’un côté, les dirigeants prônent des mesures d’austérité et demandent aux citoyens de se serrer la ceinture, et de l’autre, ils octroient des salaires jugés exorbitants à une élite politique.
Une transparence nécessaire
Michel Adjaka a formulé huit questions précises à l’attention du gouvernement. Ces interrogations portent sur les critères de fixation de ces salaires, leur justification dans le contexte économique actuel, et les comparaisons avec les rémunérations dans d’autres secteurs publics et privés. Il demande également si ces salaires ont été fixés en consultation avec les institutions financières internationales ou les partenaires de développement, et s’ils prennent en compte la situation financière globale du pays.
Les réactions des citoyens ne se sont pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, les débats sont animés. Beaucoup estiment que de tels salaires sont indécents dans un pays où la majorité de la population lutte pour joindre les deux bouts. D’autres, cependant, défendent la nécessité de rémunérer équitablement les responsables politiques pour attirer des talents compétents et limiter la corruption.
Cette controverse confirme un besoin urgent de transparence dans la gestion des fonds publics. La question des salaires des hauts fonctionnaires n’est pas nouvelle, mais elle prend une ampleur particulière dans le contexte actuel de crise économique et de pression sur les finances publiques. Le gouvernement est désormais sous le feu des critiques et doit répondre de manière claire et précise aux interrogations soulevées par Michel Adjaka et l’ensemble des citoyens.
En attendant des réponses concrètes, le débat continue de faire rage, révélant les tensions entre les attentes de la population et les décisions prises au sommet de l’État. La manière dont le gouvernement abordera cette question pourrait avoir des répercussions significatives sur la confiance des citoyens envers leurs dirigeants et sur l’avenir des politiques salariales au Bénin.
Questions de Michel Adjaka à l’attention du président Talon
Suivant le décret N°2017-570 du 13 décembre 2017, fixant les rémunérations des cadres nommés aux fonctions de directeur de cabinet, secrétaire général, directeur adjoint de cabinet et de secrétaire général adjoint dans les ministères, le chef de l’État a revalorisé les salaires des collaborateurs immédiats de ses ministres, ainsi qu’il suit :
Directeur de cabinet…………2 300 000 F
Secrétaire Général………2 200 000 F
Directeur adjoint de cabinet…..1 800 000 F
Secrétaire général adjoint ……..1 700 000F.
Tout en remerciant le chef de l’État pour sa générosité envers les plus proches collaborateurs de ses ministres, je souhaite au nom du bonheur contagieux, que la Haute Autorité nous aide à trouver réponse aux questions suivantes :
1- A quand l’augmentation du salaire de tous les agents de l’État au nom de l’équité et de la justice salariale ?
2- A quand l’augmentation du salaire des directeurs centraux, techniques et chefs service, chevilles ouvrières des ministères ?
3- A quand l’augmentation des salaires des présidents et membres des autres institutions constitutionnelles ?
4- A quand, au nom de la convergence institutionnelle, l’augmentation des salaires des directeurs de cabinet et secrétaires généraux des institutions constitutionnelles ?
5- A quand la lumière sur la liste civile et les salaires des membres du gouvernement ?
6- A quand la réduction du train de vie de l’État ?
7- Quand allons-nous desserrer nos ceintures ?
8- Pourquoi avez-vous annulé, dès votre prise de pouvoir, les augmentations de salaire accordées à ces mêmes collaborateurs des ministres, alors que vous aviez en projet de prendre la même décision ?
La réponse à ces questions pourrait nous rassurer sur l’utilité et l’opportunité de ce relèvement salarial, dans un pays où le taux de chômage est très élevé.
Bonne gouvernance salariale m’obligerait !
Michel ADJAKA