Le Maghreb est connu pour ses importantes réserves minérales qui ont un impact majeur sur l’économie de la région depuis de nombreuses années. Les phosphates, essentiels à la production d’engrais agricoles, sont abondants dans le sous-sol nord-africain, plaçant ainsi les pays du Maghreb parmi les principaux producteurs mondiaux, avec des réserves représentant environ 75% du total mondial. Actuellement, c’est le Maroc qui domine ce marché, tandis que l’Algérie commence à exploiter progressivement son potentiel dans ce secteur.
Un projet industriel d’envergure a récemment vu le jour à Bled El Hadba, situé dans la wilaya de Tébessa, ouvrant ainsi une nouvelle ère dans l’histoire minière algérienne. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a lancé les travaux d’exploitation d’un important gisement de phosphate qui promet de transformer le paysage économique local. Ce projet ambitieux mobilise trois wilayas : Tébessa pour l’extraction, Souk Ahras pour la transformation, et Annaba pour l’exportation. Avec des réserves estimées à 1,2 milliard de tonnes, dont 800 millions exploitables, une exploitation sur huit décennies est garantie. La production devrait atteindre 6 millions de tonnes de phosphate brut annuelles à Bled El Hadba, complétée par 5 millions de tonnes d’engrais à Oued Keberit.
Au-delà de l’extraction de phosphate, cette initiative minière s’inscrit dans la stratégie nationale visant l’autosuffisance alimentaire. La production d’engrais phosphatés et azotés contribuera au développement des périmètres agricoles en fournissant les fertilisants nécessaires à l’amélioration des sols. Prévue pour débuter en 2027, la mise en service de ce projet, entièrement porté par des compétences nationales avec la collaboration des groupes Sonatrach et Sonarem ainsi que des universitaires algériens, illustre la volonté du pays de contrôler l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’extraction à la transformation finale.