Dans un contexte de crise énergétique croissante, l’Égypte redouble d’efforts pour relever les défis posés par les coupures d’électricité récurrentes. Le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, a récemment annoncé que le pays se trouve à un moment clé de sa politique énergétique. Parmi les projets phares, la première phase de l’interconnexion électrique avec l’Arabie saoudite devrait être achevée d’ici juin 2025, visant à pallier le déficit énergétique de plus en plus préoccupant.
Un pilier essentiel de la politique énergétique égyptienne repose sur le projet d’interconnexion avec l’Arabie saoudite. Ce projet ambitieux vise à relier les stations de conversion de Madinah East et Tabuk en Arabie saoudite à la station de Badr en Égypte via 1 200 km de lignes de transmission aériennes. La première phase de cette interconnexion permettra de transporter 1,5 GW d’électricité, avec une capacité prévue d’atteindre 3 GW dans les années à venir.
Selon Mostafa Madbouly, cette initiative représente une avancée significative pour l’Égypte dans sa volonté de stabiliser et de diversifier ses sources d’approvisionnement en électricité. Il a souligné lors de son discours l’engagement du pays à renforcer son réseau énergétique en collaboration avec des partenaires régionaux. Cette interconnexion vise non seulement à sécuriser l’approvisionnement local, mais aussi à stimuler le commerce d’électricité entre les deux pays, renforçant ainsi la coopération énergétique régionale.
Autrefois autosuffisante en gaz naturel, l’Égypte fait face actuellement à des difficultés en raison de la baisse de la production de ses principaux gisements, notamment celui de Zohr. Ce déclin de la production a exacerbé les problèmes du pays à répondre à la demande énergétique nationale, entraînant des coupures d’électricité régulières, impactant négativement les citoyens et l’économie.
Le gouvernement égyptien a pris conscience de ces enjeux et a annoncé des mesures pour mettre fin à ces interruptions de courant. En parallèle de l’interconnexion électrique avec l’Arabie saoudite, l’Égypte cherche à attirer de nouveaux investisseurs pour renforcer ses capacités de production gazière. Des appels d’offres ont été lancés pour identifier et développer de nouveaux gisements de gaz naturel, dans le but de retrouver rapidement une autosuffisance énergétique et de développer une industrie exportatrice.
Le pays mise sur l’exploitation de nouveaux gisements en Méditerranée pour compenser la baisse de production enregistrée sur Zohr. Les autorités égyptiennes cherchent également à améliorer la monétisation du gaz naturel, un levier stratégique pour augmenter les revenus de l’État et assurer un approvisionnement régulier en électricité.
En plus de la production de gaz, l’Égypte explore des solutions pour accélérer la transition énergétique et augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Le gouvernement s’intéresse particulièrement à l’énergie solaire et éolienne, avec plusieurs projets en cours dans ces domaines. Ces initiatives visent à réduire la dépendance au gaz naturel et à résoudre durablement les défis énergétiques actuels.
L’objectif de l’Égypte est double : réduire les interruptions d’électricité et devenir un acteur majeur du secteur énergétique dans la région. Pour y parvenir, le pays devra surmonter des défis structurels importants, tout en s’appuyant sur une coopération régionale renforcée et un flux continu d’investissements internationaux.
