Le cancer demeure l’une des principales causes de décès à l’échelle mondiale, avec plus de 10 millions de personnes qui en meurent chaque année, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette maladie affecte principalement les pays en développement, où l’accès aux traitements reste un défi majeur. Les coûts élevés des thérapies, la disponibilité limitée des médicaments et les obstacles réglementaires constituent des freins à une prise en charge efficace des patients. Dans la région du Maghreb, cette problématique prend une ampleur particulière, avec une augmentation significative des cas de cancer, nécessitant une réponse adaptée des systèmes de santé.
L’Algérie a récemment lancé une initiative ambitieuse pour favoriser l’accès aux médicaments anticancéreux. Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, s’est entretenu avec le professeur Adda Bounedjar, présidente de la commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, afin d’établir une feuille de route claire. L’objectif principal de cette démarche est de promouvoir la production locale de médicaments anticancéreux, afin de réduire la dépendance aux importations et d’assurer un approvisionnement stable pour les patients. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers, notamment l’accélération des procédures d’enregistrement des médicaments et le développement de la recherche clinique.
Pour concrétiser ces ambitions, un comité de suivi et d’orientation sera mis en place, réunissant des représentants du Ministère de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, de la Commission Nationale de Lutte contre le Cancer et d’autres organismes concernés. Sa mission principale sera de superviser le parcours des médicaments, de leur production à leur distribution. Le ministre a souligné l’importance d’accélérer l’enregistrement des traitements innovants, afin de permettre aux patients d’accéder aux thérapies les plus récentes. Cette modernisation du cadre réglementaire vise à simplifier les processus administratifs tout en maintenant des standards élevés de qualité et de sécurité.
Les premiers résultats de cette politique se font déjà sentir, avec la disponibilité de la majorité des médicaments anticancéreux sur le marché algérien, selon le professeur Adda Bounedjar. Cependant, certaines molécules restent encore difficiles d’accès. Pour remédier à cette situation, des instructions précises ont été données pour lever rapidement les obstacles entravant leur disponibilité. Cette démarche s’inscrit dans les directives présidentielles visant à améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer. La vigilance demeure essentielle pour éviter tout déséquilibre dans l’approvisionnement et assurer une continuité des soins. Le développement de la production locale, combiné à une meilleure coordination entre les acteurs du secteur, devrait progressivement permettre d’atteindre ces objectifs et d’améliorer significativement l’accès aux traitements anticancéreux dans la région.
