Les derniers chiffres de l’Insee révèlent une situation alarmante pour les finances publiques françaises. À la fin du deuxième trimestre, la dette publique a atteint 3228,4 milliards d’euros, soit 112% du PIB national. Ce niveau record d’endettement, le plus élevé depuis le troisième trimestre 2022, suscite de sérieuses préoccupations quant à la santé économique du pays.
La dette continue d’augmenter à un rythme effréné, avec une hausse de près de 69 milliards d’euros au cours des trois derniers mois. Sur l’ensemble du premier semestre, l’augmentation s’élève à 127 milliards. Cette croissance est principalement attribuée à l’État, dont la dette a augmenté de 70 milliards d’euros au deuxième trimestre, ainsi qu’aux administrations de sécurité sociale, qui ont vu leur endettement grimper de 4 milliards.
Une analyse sur le long terme met en lumière l’ampleur du problème. En seulement sept ans, la dette française a augmenté de plus de 935 milliards d’euros. Cette tendance s’est accentuée depuis la crise du Covid-19, avec une hausse de 560 milliards entre fin 2019 et fin 2022, largement due aux mesures de soutien économique mises en place pendant la pandémie.
La position de la France au sein de l’Union européenne est préoccupante, avec un ratio dette/PIB de 110,8% au premier trimestre 2024. L’Hexagone se classe au troisième rang des pays les plus endettés de l’UE, derrière la Grèce et l’Italie. Ce chiffre dépasse largement la moyenne de la zone euro, établie à 88,7%.
Les conséquences de cette situation sont multiples. La remontée des taux d’intérêt accroît le coût du service de la dette, limitant ainsi la capacité du gouvernement à financer ses politiques et ses investissements futurs. De plus, l’incertitude politique actuelle pèse sur la confiance des marchés, obligeant la France à emprunter à des taux plus élevés que certains de ses voisins européens, y compris des pays comme l’Espagne, le Portugal et même la Grèce.