Santé

Analyse en France : Les médicaments périmés démentent les certitudes

Analyse en France : Les médicaments périmés démentent les certitudes

La question de la date de péremption des médicaments a longtemps été un sujet controversé, considéré comme une limite absolue à ne pas dépasser. Cependant, des études menées aux États-Unis depuis les années 1980 remettent en question cette croyance largement répandue. En effet, le programme américain d’extension des durées de conservation a démontré que de nombreux médicaments restent efficaces bien au-delà de leur date d’expiration officielle, ouvrant ainsi la voie à une réflexion plus approfondie sur l’importance des dates de péremption actuelles.

Une récente étude menée par l’UFC-Que Choisir en France a ajouté une nouvelle dimension à ce débat. En analysant 30 échantillons de médicaments périmés, l’étude a révélé que la plupart des médicaments testés, certains périmés depuis plus de 30 ans, conservaient une teneur en principe actif proche de celle indiquée sur l’emballage. Ces résultats mettent en lumière la rigidité des dates de péremption actuelles et soulèvent des questions sur la gestion des stocks pharmaceutiques à tous les niveaux.

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Les résultats de l’étude ont montré que seuls trois échantillons sur dix contenaient moins de 90% de la quantité de principe actif affichée, avec un résultat aussi bas que 82% pour un ibuprofène périmé depuis 2022. De plus, les conditions de conservation n’ont pas eu un impact significatif sur la préservation des substances actives, ce qui rejoint les conclusions d’études antérieures sur le sujet.

Sur le plan économique, prolonger la durée de vie des médicaments pourrait entraîner des économies considérables, comme l’a souligné un hôpital américain qui jette annuellement pour 200 000 dollars de médicaments en raison des dates de péremption. Du point de vue environnemental, réduire le gaspillage pharmaceutique contribuerait à une gestion plus durable des ressources médicales.

En réponse à ces enjeux, le gouvernement français a intégré la question des dates de péremption dans sa Planification écologique du système de santé, en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l’industrie pharmaceutique. Cependant, des résistances subsistent, notamment liées à l’aspect esthétique des emballages, un argument jugé peu pertinent par l’Académie de médecine.

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Face à ces nouvelles données, les consommateurs sont invités à reconsidérer la gestion de leur armoire à pharmacie. Il est recommandé de privilégier un stockage approprié, en évitant la chaleur, l’humidité et la lumière, tout en restant vigilant quant à l’état des médicaments. Cette approche plus nuancée pourrait permettre de concilier prudence sanitaire, rationalité économique et respect de l’environnement, tout en réduisant le gaspillage et les coûts associés à l’utilisation des médicaments.

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