L’influence traditionnelle de la France en Afrique est en déclin, avec l’émergence croissante des influences chinoises et russes sur le continent. La région du Sahel, autrefois sous domination française, est désormais le théâtre d’une nouvelle dynamique avec l’arrivée de nouveaux acteurs mondiaux. La Chine et la Russie, cherchant de nouvelles opportunités économiques et géopolitiques, ont considérablement renforcé leur présence, notamment dans des secteurs clés comme les mines et la défense. Ce changement s’inscrit dans un contexte où les pays africains cherchent à accroître leur autonomie énergétique et à diversifier leurs partenariats internationaux.
Au Mali, un projet d’envergure symbolise ce changement de cap. Une centrale solaire photovoltaïque, d’une capacité de 200 mégawatts et s’étendant sur 314 hectares à Sanankoroba, près de Bamako, est actuellement en construction. Dirigée par Novawind, une filiale de l’agence russe de l’énergie atomique Rosatom, cette installation vise à augmenter la production électrique nationale de 10%. Selon un responsable, cette centrale sera la plus grande du pays et de la sous-région.
L’impact de ce projet sur le déficit énergétique malien est significatif. La ministre de l’Énergie, Bintou Camara, a souligné que cette initiative contribuerait à atténuer la pénurie d’électricité dans le pays. Les travaux, d’un coût de plus de 200 millions d’euros, devraient s’achever en un an, avec une fourniture initiale d’électricité dès les quatre premiers mois. Actuellement, 70% de la production électrique malienne repose sur l’énergie thermique, ce qui pèse lourdement sur les finances de la société Énergie du Mali (EDM-SA). Le ministre de l’Économie, Alousséni Sanou, a souligné l’importance de cette centrale pour la diversification du mix énergétique du pays et la réduction de sa dépendance aux énergies fossiles.
Parallèlement, le Mali prévoit, avec le soutien de sociétés chinoises et émiraties, la construction de deux autres centrales solaires près de Bamako. Ces projets, prévus pour démarrer fin mai 2024, ajouteront une capacité totale de 200 MW.