L’économie mondiale est actuellement en équilibre fragile, confrontée à des ajustements tarifaires reportés, à l’instabilité des marchés énergétiques et aux incertitudes commerciales persistantes. Ces tensions se reflètent dans la fluctuation de la demande industrielle en Europe et dans la nervosité des marchés financiers. Dans ce contexte, les économies maghrébines, dont celle du Maroc, cherchent à renouer avec la croissance tout en faisant face aux menaces extérieures.
Au premier trimestre de l’année 2025, le Maroc a enregistré une croissance de 4,2 % de son produit intérieur brut, une légère accélération par rapport à la fin de l’année précédente. Cette progression repose principalement sur la vigueur de la consommation des ménages, en hausse de 4,5 % sur un an, soutenue par des augmentations salariales dans les secteurs public et privé ainsi que par des allègements fiscaux.
Malgré une inflation en hausse à 2,2 %, contre 0,7 % au trimestre précédent, le marché financier a également bénéficié de cette reprise. L’indice MASI a progressé de 36,5 % en glissement annuel, avec une augmentation significative de la capitalisation boursière et des volumes de transactions plus que doublés.
Les secteurs des services marchands, de l’industrie extractive et de la construction affichent une croissance soutenue, tandis que l’agriculture montre une reprise plus modeste. En revanche, l’industrie manufacturière est freinée par une demande extérieure moins dynamique et des coûts de production élevés, contribuant à un déficit commercial croissant.
Malgré ces défis, l’investissement a repris des couleurs, représentant 5,4 points de contribution à la croissance à la fin de 2024. Les prochains mois seront cruciaux pour confirmer cette dynamique, alors que l’économie marocaine doit faire face à une conjoncture internationale instable et à la menace d’un ralentissement du commerce mondial.
Pour assurer une reprise durable, il sera essentiel de maintenir un niveau élevé de consommation en maîtrisant l’inflation, tout en adoptant une politique industrielle plus offensive et en orientant les investissements vers des secteurs à forte valeur ajoutée. La résilience du tissu productif et la stabilité sociale joueront un rôle clé dans la transformation de ce rebond conjoncturel en une reprise solide et pérenne.
