Les liens économiques entre la France et l’Algérie, forgés par leur passé colonial, connaissent une remise en question. Des projets industriels et d’infrastructures ont longtemps lié les deux pays, mais cette relation semble s’effriter à mesure que les priorités économiques d’Alger évoluent et que les divergences politiques se creusent. Plusieurs négociations récentes entre entreprises françaises et algériennes ont été interrompues, sans perspective de reprise.
L’Algérie se tourne désormais vers l’Asie pour diversifier ses partenariats stratégiques. La Chine, la Corée du Sud, la Malaisie et la Turquie sont les nouveaux axes de collaboration privilégiés. Les critères de réactivité, de maîtrise technique et de clarté dans l’exécution prévalent désormais dans le choix des partenaires commerciaux. Les relations historiques ou culturelles ne suffisent plus, les entreprises locales recherchent des partenaires capables de répondre rapidement à leurs besoins.
Parallèlement, les offres des entreprises françaises sont perçues comme de moins en moins compétitives par les opérateurs algériens. La rigidité, la complexité des procédures et les délais de mise en œuvre sont pointés du doigt, entraînant la suspension de plusieurs projets sans perspective de relance immédiate. Cette évolution commerciale s’accompagne d’une détérioration des relations diplomatiques entre Alger et Paris, marquée par une série de tensions depuis l’été 2024.
La question se pose alors de savoir si ces tensions politiques influencent indirectement la coopération commerciale. Les autorités algériennes affichent en tout cas une volonté claire de réévaluer leurs partenariats en fonction de critères d’efficacité, mettant de côté les acteurs jugés peu adaptés aux nouvelles exigences du pays.
